Marcher, c’est savoir s’arrêter.

Marcher, c’est savoir s’arrêter. Pas uniquement pour contempler le paysage qui, bien souvent, nous défigure littéralement mais aussi pour s’observer soi-même.
Se donner une chance de s’apercevoir.
Bien souvent, je me suis surpris, alors que je dominais un site extraordinaire à réaliser tardivement que je n’avais pas vu la vue (si je puis dire) tout préoccupé que j’étais à me contempler. Dans mon état d’âme du moment ou ma pâleur. Se contempler n’a alors rien d’un acte narcissique ou prétentieux mais un difficile d’exercice d’humilité où la vérité s’obstine à noircir (ou blanchir) nos petits mensonges vaniteux ou bienfaiteurs; un peu comme à l’endormissement quand on s’efforce de penser à quelque chose de précis, souvent heureux ou agréable, et que l’inconscient prend le dessus pour emmener notre cerveau là où il a décidé de l’emmener pour la nuit…
Cette mise en tension “morphique“ nous ramène d’ailleurs à cette étrangeté de la marche : où nos pieds ont repris leur course en avant pendant que notre esprit demeure à l’arrêt…
S’arrêter, c’est savoir marcher…

Une réflexion sur “Marcher, c’est savoir s’arrêter.

  1. La beauté de tes textes me rappelle un autre François, celui qui a écrit « le Vide Médian », le « passeur » entre l’Orient et l’Occident. La pensée occidentale est souvent duelle, j’aime la vision de François Cheng :
    « Trois types de souffles, émanant du souffle primordial, agissent de façon concomitante : le souffle Yin, le souffle Yang et le souffle du Vide médian. Ce dernier, tirant son pouvoir du Vide originel, intervient chaque fois que le Yin et le Yang sont en présence. Drainant la meilleure part des deux, il les élève vers la transformation bienfaisante. »

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